Le chemin se fait en marchant.

      Bien entendu, un projet comme celui-ci ne va pas sans une formation complémentaire au métier d'éducatrice. J'ai donc choisi d'opter pour l'auto-formation sur le plan agricole et de partir en itinérance principalement en France, mais également à l'étranger pour me former notamment aux techniques liées aux ânes et aux chèvres.

Il s'agit donc d'aller de ferme en ferme pour des périodes plus ou moins varaibles et d'apprendre en travaillant. Il me semble que cette pédagogie soit la plus adaptée à ce que je recherche pour le moment : Découvrir - Rencontrer - Echanger - Apprendre et m'Informer - Voyager.

      Mon périple commence donc par une première étape en Belgique à L'Asinerie de l'Ô. Située proche de la frontière Française, il s'agit d'une asinerie sociale qui possède 24 ânes...bientôt un 25ème et quelques chevaux. L'activité est orientée sur l'asinomédiation, le tourisme (ballade, calèche, etc) et la réinsertion sociale.

Je suis donc ici pour un mois en tant qu'animatrice/éducatrice auprès d'enfants venant faire des stages d'une semaine (lundi/vendredi) à l'asinerie.

J'apprends notamment à connaître davantage les ânes, leurs particularités, le matériel d'attelage, l'attelage simple et en paire et le guidage de sulky, marathon, calèche et char à bancs.

Sur mon temps libre, j'échange avec les ânes : manipulation, jeux, etc. De plus je commence doucement à apprendre à seller un cheval, à monter et je pars en ballade, accompagnée des pros de la maison.

Le lieux est vraiment magnifique est se prête fort bien aux prémices de mon apprentissage. Je me sens dans mon éléments, à l'aise et épanouie je progresse chaque jour.

Je viens de finir aujourd'hui ma première semaine à l'asinerie et celle-ci c'est révéllée très intéressante. Aves mes deux collègues, j'ai pu aborder l'âne avec des enfants de 5 ans et réaliser toute une panoplie de jeux sur les 5 sens, thème de la semaine de stage. J'ai également étudié le matériel d'attelage, noms des pièces et mise en place d'un attelage en paire et j'ai guidé ma première calèche en paire. Ces expériences sont vraiment des éléments moteur à mon envie de poursuivre dans cette voie.

La petite graine plantée au printemps lors de mes premiers contacts avec la directrice de l'asinerie, à germé petit à petit et m'apporte aujourd'hui des fruits d'une belle qualité. Je n'en espérait pas tant et cela va même au delà de ce à quoi je m'attendais.

Lili de Lou

Horraire d'une journée type :

  6h45 : réveil, toilette
  7h00 : petit déjeuner 
  7h30 : nettoyage maison + chambre 
  8h00 : soins aux animaux 
  8h30 : école (ou sport, petits travaux, zoopédagogie)
12h00 : mettre la table + repas + service
13h00 : jeux, temps libre
13h30 : école (ou sport, petits travaux, zoopédagogie)
16h30 : goûter, détente 
17h00 : Devoirs, exercices, préparation des affaires 
17h45 : Soins aux animaux, maraichage, préparation du repas 
18h30 : douche + temps libre, créations ou sortie au village  
19h30 : repas du soir + réunion + service 
20h30 : soirée (jeux, lecture, viédo, musique)  
21h00 : coucher
21h15 : extinction des feux

Ce planning s'adresse à des enfants de 4 à 10 ans et sous entend donc une adaptation en fonction du rythme de l'enfant mais aussi et surtout un accompagnement éducatif dans l'ensemble des tâches présentées.

Je considère par "soins aux animaux et maraichage" des petites tâches réalisables à cet âge et dans la mesure des potentialités de l'enfant. Il s'agit par exemple de nourir, sortir et brosser les bêtes, de faire une promenade, de ramasser les oeufs, arroses les plantes (fleurs, fruits, légumes), récolter les fruits mûrs, ect.

Lili de Lou

A l'origine de ce blog, un projet un peu fou, celui de créer une structure associative et éducative destinée aux enfants en difficulté sociale.

Educatrice de formation, je réflechis à ce projet depuis quelques années maintenant, mais les choses étant parfois compliquées, ce projet n'est resté que projet.

En quelques lignes, en essayant d'être à la fois claire et consice dans mes propos je vais tâcher de faire au mieux pour situer un peu le cadre et le contexte dans lesquels s'inscrit ce projet.

Fortement intéressée par les problématiques qui touchent les enfants et plus particulièrement les enfants qui rencontrent des difficultés d'ordre affectif, éducatif, physique ou psychique et autres, je m'interroge sur les réponses adaptées qu'il est possible d'apporter aux besoins qu'ils expriment. Je n'ai pas trouvé depuis que j'exerce la profession d'éducatrice de structure où l'enfant en tant qu'être, puisse réellement grandir et s'épanouir dans un cadre qui soit au plus proche de ce dont à quoi il aspire.

La collectivité souvent vécu comme un poids institutionnel par l'enfant et dans certaines institutions un problème central mais qui trouve difficilement de solution, faute de moyen et faute de personnel. On ne peut pas en vouloir directement à ces institutions, qui même si elles souhaiteraient d'avantage individualiser les prise en charge ne le peuvent pas. Il ne s'agit pas là de sortir l'enfant du groupe pour favoriser une prise en charge de qualité, mais de considérer l'enfant dans le groupe comme être unique et distinct des autres, pour tendre à une prise en charge groupal de qualité.

Le groupe n'existe par par la juxtaposition de ses membres, mais bien par les intéractions qu'ils créent et définissent entre eux. C'est donc ce cette dynamique de groupe (quelque soit la taille du groupe), dont il faut se saisir, tout en tenant compte de l'individualité de chacun, pour créer des projets qui prennent sens auprès des jeunes et se réalisent dans la de cohésion, la coopération et l'unité.

Ce projet s'appui sur 3 grands axes :

- La participation et l'intérêt de l'enfant dans la vie quotidienne du groupe

- La relation et le contact à l'animal. L'approche et la sensibilisation à la nature vivante.

- La possibilité de création et de ressourcement personnel

Pour cela, l'idée est que cette structure soit de type familiale (5 à 7 enfants), qu'elle soit située en milieu rural (dans un vieu corps de ferme) à proximité ou directement en lien avec une exploitation agricole ou un propriétaire animalier. Je privilégirai d'avantage le statut d'associé (avec l'exploitant), plutôt que de prendre à charge à la fois l'aspect éducatif et les activités liées à la possession d'animaux. Cela évite également l'inter-dépendance de l'un par rapport à l'autre en cas de difficultés avérées pour l'une ou l'autre des structures.

Quant à l'aspect lié à la création et au ressourcement personnel, cela se traduit par la possibilité d'avoir accès à un atelier qui puisse accueillir différents arts comme la poterie, la couture, la peinture, le théatre, etc. et permettre ainsi la mise en place d'outils d'expression et de détente pour certains individuels et pour d'autres collectifs.

L'écologie environnementale et les questions liées à la protection de l'environnement, au respect de la nature et aux recyclage seraient également un élément important dans le quotidien du groupe et dans la manière d'agir de chacun : préparation des repas équilibrés et sains, tri, cultures maraichères respectueuses, récupération des eaux de pluie, toilettes sèches, phytoépuration, ect...

Enfin je donnerai également priorité à un point important : la scolarité. Il me semble qu'une scolarité en milieu ordinaire soit celle à privilégié pour l'intérêt des enfants, car cela permet à la fois une socialisation et une valorisation de l'estime de soi importante. Aller à l'école, être avec les autres, partager, apprendre, grandir, se questionner et être intérrogé, etc. Tout cela fait parti des expériences que doit vivre un enfant, pour se confronter à autrui, pour se forger une personnalité, pour trouver qui il est et cheminer doucement vers l'adolescence et vers l'adulte. Les écoles de Celestin Freinet et de Maria Montessori pourraient être par exemple des lieux de scolarité adaptée et pourtant intégrant l'enfant dans un circuit ordinaire.

Encore beaucoup d'éléments sont à réflechir et à questionner, à écrire et à évaluer, à confronter, à étudier, à penser et à réaliser.

Néanmoins cela vous donne un apperçu du projet que je souhaite vous partager à travers ce blog et ainsi recevoir vos commentaires, conseils, remarques et soutiens et autres auxquels je n'aurais pas pensé.

A l'image du chemin qui se fait en marchant, le projet se fait en dansant, en chantant, en partageant et en avançant pas à pas.

A bientôt,

Lili de Lou.

Yaatru...

Ce terme d'origine Népalaise, signifie "Voyageur". Le voyageur qui prend la route est comme un pelerin qui va vers ce qu'il cherche.

Que cherche t-il à l'aube de son départ ?

Il trouvera certainement sur son chemin une multitudes de choses qu'il n'allait pas chercher, mais qu'il espérait secrètement trouver. Il se trouvera lui-même aussi, plus beau trésor de l'Alchimiste* et fera germer, grandir et s'épanouir la graine qui est en lui, dans le silence du voyage, au rythme de ses pas.

Le voyageur, aura souvent un but précis en tête, pour donner un sens à son périple, mais au fil du chemin, il découvrira que ce n'est pas la destination qui était importante, mais bien plus le chemin pour y parvenir.

Chemin d'apprentissages, de découvertes et de secrets. - Le voyageur le savait, sans vraiment vouloir se l'avouer - A l'arrivée, sa seule idée : Reprendre la route.

Voyager c'est être en mouvement, c'est être mobile de corps, d'âme et d'esprit. Le mouvement c'est la Vie. Edgar Allan Poe a écrit : Tout mouvement de quelque nature qu'il soit est créateur. Le voyageur est alors un créateur. Le voyageur ne suit pas un chemin, il crée son chemin.

Voyageuse au plus profond de moi, les pieds ancrés sur terre, je suis en mouvement, je voyage, je crée...

Mais à plusieurs voyageurs, la création prend de l'ampleur et les projets de la grandeur.

Bon voyage,

Lili de Lou.

* L'Alchimiste, Paulo Coehlo, aux éditions Anne Carrière, 1994.